Articles

Le père est-il le bon ?

Image
           Il est fréquent de rencontrer au fil de nos recherches des couples qui se marient et légitiment des enfants qu’ils ont eus, ou que madame a eu d’un autre, hors mariage. La plupart du temps, pour mes ancêtres, il s’agissait de légitimer un enfant né quelques mois avant le mariage parce que les fiancés s’étaient montrés un peu trop pressés. Et dans ces cas-là, l’enfant était déjà reconnu par le père sur l’acte de naissance. Mais il y a un cas, dans ma famille maternelle, pour lequel on ne sait pas vraiment quoi penser : l’histoire de mes ancêtres Claire Charrin et Joseph Nicolas. Claire Rose Charrin est née le 17 octobre 1792 à Orange et a été baptisé le même jour. C’est la première enfant d’un couple de modestes cultivateurs, Jean-Baptiste Charrin et Victoire Martin. Elle tient son prénom de sa marraine, Claire Aillaud, mais elle sera parfois juste appelée Rose, son deuxième prénom qui lui a été transmis par sa grand-mère maternelle, Rose Rome, aubergiste à Villes-sur

Le triste destin d'Abraham Blatière

Image
        Que s'est-il réellement passé dans la nuit du 23 au 24 avril 1703 dans la petite cabane dite "du Mellin" en plein milieu des marais de petite Camargue, dans le sud du Gard ? Cette nuit-là, plusieurs jeunes hommes des environs s'y retrouvent clandestinement et l'un d'eux, Abraham Blatière, va le payer cher.     Abraham Blatière est doublement mon ancêtre à la 12e génération (je descends de deux de ses filles). Il est né vers 1674, sans doute au milieu du marais de la Souteyranne (aujourd'hui sur la commune voisine de Saint-Gilles) où ses parents, Adam Blatière et Anne Devic louaient une pêcherie. Le couple a déjà plusieurs enfants dont Jacques, Antoine, Anne, Marie et Bonne. Abraham perd sa mère très jeune puisqu'en 1677 Adam Blatière se remarie avec Jeanne Maruéjol avec laquelle il aura au moins quatre autres enfants. Malgré des conditions de vie qui peuvent nous sembler très précaires aujourd'hui, la famille possède quelques biens comm

J'entre chez mon arrière-arrière grand-père en 1875

Image
         Nous sommes le 2 août 1875. Profitons de cette journée d'été pour parcourir l'avenue de Saint-Mandé dans le 12e arrondissement. L'avenue de Saint-Mandé à la fin des années 1870       Il est une heure de l'après-midi. Maître Lavocat, notaire, entre au n° 113, près du carrefour avec le boulevard des Maréchaux. Il est venu pour établir l'inventaire des biens du locataire des lieux, Alexandre Pierre Levert, ancien employé de la caisse des dépôts, décédé d'une maladie le 1er juillet précédent. C'est l'oncle du défunt, Charles Tirel, qui lui ouvre. Il se trouve en compagnie de la veuve, Louise Rousseau et de l'unique enfant d'Alexandre, Blanche Levert, âgée de 12 ans. Blanche Levert au début des années 1900 L'inventaire nous apprend que la maison comporte une cave, deux niveaux d'habitation et un grenier. Au rez-de-chaussée, le salon et la salle à manger donnent sur le jardin et la cuisine sur une allée. L&#

Une affaire d'héritage qui tourne au grabuge

Image
C'est une sage familiale qui a duré 67 ans (1630 - 1697) et a impliqué 3 générations d'une même famille du village d'Aubais, dans le sud du Gard. Une affaire d'héritage dans laquelle beaucoup se sont estimés spoliés à tort ou à raison et qui n'a rien à envier à celles qui font actuellement les unes des tabloïds. Les halles d'Aubais, dont la construction date de l'époque de notre histoire L'histoire commence pourtant de façon banale. Pierre Pascal, l'un de mes ancêtres paternels, marchand du village d’Aubais, tombe gravement malade. Sa maladie est extrêmement contagieuse et il craint que le reste de sa famille ne le suive dans sa tombe. Et comme il possède quelques biens, le 4 janvier 1630, à l’agonie, il fait venir Me Valentin, un des notaires de la commune, pour établir son testament. Pierre Pascal a eu sept enfants de son épouse Marguerite Fauquier et il tient à ce que tout soit en ordre pour éviter les querelles après sa mort. Le sché

La vie mouvementée de Louise Jeanne Caroline Illaire

Image
Louise Jeanne Caroline Illaire est née le 14 juillet 1800 au hameau du Mas Bernard dans la commune cévenole de Saint-André de Valborgne. Ce petit hameau part des bords du Gardon et s’enfonce dans la forêt au pied du Col de Tinquos. C’est là que les parents de Louis, Augustin Illaire et Louise Delon travaillent comme ouvriers agricoles.  C’est une famille protestante relativement pauvre qui n’a pas d’ancrage au Mas Bernard. En effet Augustin est né dans la commune du Pompidou, côté Lozère, distante d’une dizaine de kilomètres de Saint-André. Ses parents, Henri Illaire, peigneur de laine, et Louise Tardres, y vivent toujours au moment de la naissance de leur petite fille. En 1802, la famille accueille un petit frère, nommé Augustin, comme son père. Louise a deux ans et les Illaire sont toujours au Mas Bernard. Signature d'Augustin Illaire lors de son mariage avec Louise Delon en 1799 En 1803 tout bascule. Henri Illaire, le père d’Augustin Illaire et donc grand-p

Une maman peut en cacher une autre !

Image
Aujourd'hui je vais vous parler d'un problème souvent rencontré lors d'une recherche généalogique : les changements de patronyme. Ils sont la plupart du temps dus à une orthographe approximative, une erreur de la part du rédacteur de l'acte (officier d'état civil, prêtre, pasteur, notaire…) Dans le cas de mon ancêtre, on a affublé la fille du surnom de son père. Tout commence le 14 octobre 1738 à Nîmes. Ce jour-là, en la cathédrale Saint-Castor, Françoise Saunier, fille de cordonnier, épouse François Jauffret, compagnon cordonnier. Le père de la mariée, Jean Saunier, est lui aussi cordonnier et sa mère, Marie Superian, est décédée. Vue actuelle de la cathédrale Saint-Castor de Nîmes. La porte fut bâtie au début du XIXe siècle. Un mois auparavant, le 1er septembre 1738, Françoise Saunier et son fiancé ont établi un contrat de mariage dans leur ville chez Maître Montfaucon. Au fil de la lecture du contrat, on apprend notamment qu'il s'agit c

Pourquoi créer un blog généalogique ?

J'ai découvert la généalogie il y a une vingtaine d'années alors que j'étais encore collégienne. J'ai commencé par les recherches classiques dans les mairies car le haut débit n'en était encore qu'à ses balbutiements. Il faut dire que j'ai aussi la chance de vivre dans la même région que beaucoup de mes ancêtres. Puis la mise en ligne des archives de certains départements est venue me faciliter le travail. Mais les premières difficultés sont apparues : ancêtres protestants, recherches en Irlande, lacunes de l'Etat civil parisien. Loin de me décourager, ces obstacles ont rendu la généalogie encore plus passionnante et m'ont amenée à utiliser des sources autres que les classiques registres d'Etat Civil. Ensuite, j'ai eu bien sûr envie de partager mes découvertes. Cependant, les feuilles avec des générations de noms, de dates, de lieux...Tout cela est bien rébarbatif quand on ne s'intéresse pas plus que cela à la généalogie (voire même lor